NON ! JE NE VAIS PAS AU CIMETIERE ,LE 1er NOVEMBRE !

Non, non et non!

Je n'irai pas au cimetière !

Pas plus aujourd'hui:Jour de tous les Saints, que demain:Jour des Morts.

Les gens que j'ai aimés, qui m'ont accompagnée et qui sont partis , au fil des années, ne sont pas sous ces stèles orgueilleuses qui reproduisent les alignements urbains haussmaniens et leurs injustices sociales.

Le cimetière de la Guillotière, à Lyon, en est le parfait exemple.

Dans l'allée centrale , les familles de la haute bourgeoisie lyonnaise , se tiennent en rangs serrés:

les Lumière (la famille des frères qui nous ont offert le cinéma)

les Rinck (grands brasseurs alliés par des mariages d'intérêt aux Lumière)

les Augagneur ( famille-pépinière de grands chirurgiens récompensée par un des plus beau quai lyonnais)

les Rougier,

les Herriot,

les Thibaudon (famille dont le nom est à tout jamais allié aux Berliet)

et consorts semblent y tenir salon.

Aussi , ce weekend, ai-je sorti de mon grand carton ,les photos de la famille et ai-je passé des heures à les y retrouver , tous, en vie.

Souriants devant l'objectif, pour des fiançailles (à l'époque , on se fiançait , encore) un mariage, un baptême, une réunion de famille , ou des moments tous simples , à la campagne, dans ces maisons acquises pour sortir de la ville et y vivre tranquillement.

Nous fûmes si heureux à la Féclaz, à Saint Pierre la Palud , à Rains ou à Fontaye, aux Croisettes.

Dans ces années là, la vie s'écoulait douce et calme.

Nous vivions , encore,dans des codes figés , dans le temps , dans les privilèges de la classe dont nous étions issus.

Nous n'avions pas basculé, dans la frénésie des années que nous supportons, depuis.

Je constate que je vieillis car je ne peux m'empêcher d'avoir la nostalgie du temps enfui.

Je deviens une vieille femme, qui veut repartir à la campagne pour y vivre au rythme de la nature ,le reste de son temps, avec un chien compagnon de ses promenades et des ses pensées.