Une année , dans la mezzanine au dessus de l'atelier , que les filles appelaient "le théâtre" , Halloween, s'installa pour une soirée , en Auvergne .Nous fîmes un grand défilé dans le village , ce qui étonna les plus anciens du cru, mais que les enfants et les adolescents adorèrent !
Les saisons s'énchainèrent , alors . Nous les prîmes comme elles vinrent , bienveillantes ou mordantes .La première que nous y vêcumes fut celle des grands travaux , au jardin.(débroussaillage, élagage, taille et recaptation d'une source).Je découvris , sous la végétation, une fontaine bouchée , qui une fois débouchée, alimenta la mare .Son glouglou ne s'arrêtait que pris par le gel, et le reste du temps , je m'endormis, sereine, pendant de nombreuses nuits. Je l'entendais de ma chambre .
Le premier hiver fut celui des grands travaux , à l'intérieur.Des cloisons furent abattues , la salle de bains refaite, les chambres repeintes, la salle de séjour carrelée de neuf .
Nous nous aperçumes , alors, que nous vivions , comme au XIXème siécle , au rythme de la nature et de ses impératifs.
L'automne était grandiose dans cette région du Livradois.Nous possédions un bois de bouleaux , jouxtant la maison.Il éclatait de couleurs vibrantes ,de celles des premiers matins du monde .Tous les tons de jaune s'imposaient parmi les roux et les rouilles et éclataient sur le vert sombre des sapins du bois surlequel les bouleaux s'adossaient .A couper le souffle de beauté.
Les sous-bois embaumaient de leurs odeurs humides de feuilles en décomposition et de mousses sphaignes gorgées d'eau ,de champignons ,pourriture préparant inexorablement la ressurgence du printemps.
A la fin de l'hiver, la maison sortait de la torpeur , pour un printemps , assez court. Nous ressortions , alors, pour retourner au jardin . Les travaux , dans les champs rythmaient la vie du village .Les paysans reprenaient possession de leurs terres avec des machines qui cotoyaient des paysans travaillant , encore , à la main. L'air se mettait à la douceur et les lilas coloraient l'air d' odeurs poudrées
En été , la maison souriait .Certains de ces étés furent brûlants, mordant les hommes et les bêtes.
Marie et Sarah y donnaient des fêtes folles , avec des copains qui passaient des nuits blanches de musique assourdissantes et de discussions .Elles se terminaient, au petit matin , en bataille de mousse à raser.Mes géraniums se réveillèrent , un jour, s'ébrouant , prêts à se raser de frais!
La piscine attirait les copains et les enfants des amis .
Nous profitions des nuits noires cloutées d'étoiles endiamentées, allongés sur les transats, à refaire ce monde qui nous éclaboussait de sa beauté .
2 commentaires:
Et oui, de bons moments ! Même pour un citadin comme moi, se retrouver a la Veissiere avait quelque chose de dépaysant.. pas trop longtemps tout de même...
Il faut constater que dans notre famille , nous avons :
les rats des villes et
les rats des champs !
J'ai toujours fait partie des rats des champs, tant pis pour moi.
La ville où je suis revenue , faute de mieux , n'est pas l'endroit où je puisse m'épanouir.
La solitude, la tristesse y sont le lot de beaucoup trop de gens.Certes on les retrouve à la campagne, mais le biotope , alors offre la consolation apportée , par la nature où l'on peut se promener avec son chien , sans rencontrer âme qui vive.
J'aime Paris, Budapest, Bruxelles ou Trifouilles les Brindillettes , mais à dose homéopathique , et toc!
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